Patricia Brault

Paris-Brest-Paris, et de trois !

1 200 kilomètres à vélo en moins de 80 heures, un sacré challenge pour la Guipavasienne Patricia Brault qui se lance dans son troisième Paris-Brest-Paris. Top départ de la randonnée mythique le 20 août prochain.

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« J'ai commencé le vélo avec ma maman à quatorze ans, au cyclo-club de Guipavas. » Quarante ans plus tard, Patricia Brault pédale toujours, une passion intense que cette mère de trois enfants combine avec son travail de famille d’accueil (pour deux jeunes de l’association Don Bosco et de la Fondation Ildys). Sur le temps d’école, elle s’entraîne en moyenne deux fois par semaine, sans compter la sortie du dimanche avec le club. L’aventure à vélo prend parfois d’autres allures et dépasse même les frontières : « mon mari m’a donné le goût des grandes distances et des randonnées sur une semaine », raconte-t-elle. « L‘an dernier, nous avons fait un 1 200  km en Australie. C’était psychologiquement éprouvant : de longues lignes droites, du vent, et un village seulement tous les 30 à 50 km. Pas comme en Bretagne ! »

Une course de 65h

Depuis 2000, le palmarès s’étoffe : Bordeaux-Paris, Tour de Corse, 100 cols en Languedoc… En 2012, Patricia Brault rallie les villes jumelées de Guipavas en tandem, de Barsbüttel (Allemagne) à Callington (Angleterre). Et c’est en 2011 que commence son histoire avec le Paris-Brest-Paris (PBP), une randonnée où 8 000 participants prennent le départ tous les quatre ans. En 2019, elle boucle les 1 200 km en à peine 65 heures ! « Je ne suis pas la plus rapide, mais je fais des arrêts courts, c’est stratégique », explique-t-elle. « La première nuit, j’ai dormi trois heures à la maison à Guipavas et la deuxième : 20 minutes chrono. On ferme à peine les yeux et on repart. On a l’envie, la force, on avance ! »

La seule femme du cyclo-club

Pour sa 3e participation (la 20e édition du PBP cette année), Patricia Brault part en binôme avec son frère, assistée par sa sœur et ses parents jusqu’à l’arrivée à Rambouillet. L’impatience grandit. « Il y a une solidarité avec les cyclistes. Tout le monde est dans le même bateau, tout le monde transpire, souffre et avance jusqu’à l’arrivée. Nous sommes tous liés par la même passion, le vélo ! », remarque-t-elle. « Et c’est une course où nous faisons des rencontres, comme ce Bulgare il y a quatre ans avec qui je corresponds depuis. » Quant à la place encore timide des femmes dans ce petit monde - elle est la seule femme du cyclo-club de Guipavas -, elle porte un message encourageant : « cela permet de prendre du recul, de se déconnecter de son travail, et avec de l’entraînement on y arrive. C’est dur, il y a des moments difficiles, mais on est tellement heureuse quand on finit que l’on oublie la souffrance ! » Pour soutenir Patricia Brault, rendez-vous sur les bords de route de Guipavas. Si les calculs sont bons, ce sera le 21 août…

Fabienne Ollivier

Article publié dans Guipavas le magazine n°02 - juillet/août 2023