Julien Trévisan

L’autonomie par le travail

Originaire de Saint-Brieuc, Julien Trévisan a passé quelques années en région parisienne avant de revenir travailler en Bretagne. Nommé directeur de l’ESAT les Genêts d’or en 2016, il partage son temps entre les établissements de Plabennec et de Guipavas.

Publié le

Selon les dires de son directeur, Julien Trévisan, l’établissement et service d’aide par le travail (ESAT) de Brest-Guipavas est « atypique » : « On y accompagne uniquement des personnes présentant des troubles psychiques, ce qui n’est pas le cas dans les autres Genêts d’or. »
Ils sont ainsi une cinquantaine, âgés de 20 à 50 ans, à venir travailler à temps partiel, grâce à un contrat de soutien et d’aide par le travail, selon le code d’action sociale et des familles. Le tout en bénéficiant, en fonction de leurs besoins, d’un suivi médico-social et éducatif, grâce à la dizaine de salariés de l’ESAT : moniteurs d’ateliers, psychologue, médecin psychiatre, infirmier et, bientôt, une assistante sociale. Objectif : les accompagner vers une insertion professionnelle. « Quand cela est possible, l’ESAT doit être un tremplin, estime Julien Trévisan. II faut s’ouvrir vers l’extérieur, se confronter au monde de l’entreprise tout en travaillant en fonction des projets personnels de chacun. »

 

Diversité des métiers

Pour cela, le directeur a développé les activités commerciales, tout en continuant de structurer la démarche d’accompagnement. Les ouvriers peuvent ainsi pratiquer plusieurs métiers : blanchisserie industrielle, prestation aux entreprises (montage de leurres de pêche, préparation de commandes pour l’entreprise Penn ar box, opérations de bureautique, gravure sur mug pour Joss, montage de black box, etc.). Une équipe est également chargée de l’entretien des espaces verts pour l’hôpital des armées de Brest ainsi que pour la mairie de Guipavas. « On essaye de favoriser la mobilité entre les services, selon les envies des ouvriers, afin d’éviter la monotonie » précise Julien Trévisan.

Une véritable entreprise

Un atelier audiovisuel, Kamadéo, a également été créé en 2015. Grâce à un véritable matériel professionnel, une équipe de six personnes réalise des interviews, des clips promotionnels, des films internes pour le secteur médicosocial, des entreprises ou des associations. Un journal télévisé, le web TV LGO, est également diffusé chaque mois sur le net.
« On essaye de travailler sur les forces des ouvriers et non pas sur leurs faiblesses, afin de renforcer leurs capacités d’autodétermination » résume le directeur. Preuve de cet esprit d’autonomie qui règne aux Genêts d’or de Guipavas, le conseil de la vie sociale se tient sans représentant des familles. « Ce sont les ouvriers eux-mêmes qui ont fait ce choix. Cela se conçoit, puisque nous fonctionnons comme une véritable entreprise classique, les ouvriers recherchent une forme d’indépendance. »

Pauline Bourdet

Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°38 - avril 2019