Fanch Bernard

Fañch Bernard

Une palette de talents

Peintre, musicien, sculpteur, photographe et philosophe à ses heures, Fañch Bernard est un artiste aux talents multiples. Il sera l’invité d’honneur du 36ᵉ salon d’automne qui se déroulera du 10 au 25 novembre 2018 à l’Alizé.

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C’est dans le dédale de rues piétonnes du centre-ville de Landerneau que Fañch Bernard a installé son atelier, il y a plus de 35 ans. Derrière la porte règne un joyeux capharnaüm où se mêlent toiles, croquis et natures mortes, ainsi que de nombreuses citations inscrites sur les murs. Dans un coin de la pièce, un piano à queue. Et jamais très loin, une contrebasse presque centenaire. C’est avec elle que Fañch Bernard a accompagné le poète Glenmor sur scène pendant une dizaine d’années, de 1971 à 1980. « Il cherchait un musicien, on s’est rencontré, il m’a dit ‘‘ tu commences demain ’’. On s’est serré la main et c’était lancé », résume ce conteur infatigable. À la contrebasse et au piano, il suivra le barde breton au rythme vertigineux de 200 concerts par an.

« La ville est un mensonge »

À la même époque, en 1969, Fañch quitte Paris pour s’installer à Landerneau, d’où son épouse est originaire. « La ville est un mensonge », confie l’artiste, faisant référence au texte Allez dire à la ville, de Xavier Grall, figure majeure de la poésie bretonne. Un titre qui est également celui de la toile illustrant l’affiche du 36e salon d’automne de Guipavas, qui se déroule ce mois-ci. Un paysage inspiré d’un chemin découvert au milieu des Monts d’Arrée. Au salon d’automne, le peintre présentera d’autres paysages, bien sûr, mais pas seulement. « J’ai aussi mon brin de folie », sourit le peintre en présentant un couple de marabouts dessiné par ses soins. « C’est un oiseau mystérieux, dramatique... Quand je peins, il y a toujours une idée derrière. » À l’Alizé, il présentera une vingtaine de toiles, parmi lesquelles quelques animaux et peut-être un ou deux nus.

Un artiste touche-à-tout 

À 74 ans, Fañch Bernard a toujours pratiqué ses deux arts majeurs en parallèle. « Quand je bloque sur un tableau, je peux me tourner vers la musique, et vice-versa. » Deux passions qu’il a héritées de sa mère musicienne et de son père peintre, avant d’étudier les arts appliqués à Paris. Ces dernières années, ce touche-à-tout s’est aussi essayé au cinéma, « par curiosité, pour voir l’envers du décor », en faisant de la figuration dans plusieurs longs-métrages. Sans oublier la photographie, la sculpture ou le body painting... Le tout sans jamais laisser la musique de côté : que ce soit avec la Chorale du bout du monde, la Compagnie Brassens ou encore le groupe de musique irlandaise Skellig, sa contrebasse n’est pas prête de prendre sa retraite... 

Pauline Bourdet

Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°34 - novembre 2018