Jean-Paul Roué

Guitare en bandouilère et chanson au coeur

Fondateur historique et actuel trésorier de l’association Guitare et chanson, Jean-Paul Roué a consacré sa vie
(et ses week-ends) à la musique pendant plus de 50 ans… Et donne encore de la voix aujourd’hui !

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Le petit trophée Grand prix du Léon de la chanson 1970 trône encore fièrement sur une étagère du salon. Tout juste âgé de 22 ans mais déjà passionné de chanson « à texte », Jean-Paul Roué remporte le concours haut la main, grâce à la chanson Ma liberté de Georges Moustaki. Un an plus tard, cet autodidacte monte son premier groupe les Colporteurs, avec Hélène Saliou, Ghislaine Marc, Joël Tranvouez, Georges Kerdilès et Marcel Leost. Ensemble, la bande de copains va faire du « reuz », assurant même la première partie de Gilles Servat, Triskell ou encore Tri Yann.

L’accès à la musique pour tous

Très vite, les Colporteurs décident de transmettre leur passion, en montant un club de guitare au sein des Gars du Reun. Le groupe assure aussi les intermèdes des pièces du club de théâtre, où Jean-Paul rencontre Margo, sa future femme. Le club de guitare, qui deviendra l’association Guitare et chanson en 1983, connaît un succès immédiat. Les cours, assurés par des animateurs bénévoles, accueillent jusqu’à 200 adhérents, essentiellement des enfants. Le but : que tous puissent avoir accès à la musique, même les plus modestes. « Ça tournait bien, assure le guitariste. Et puis les jeunes qui avaient suivi les cours pendant quatre ou cinq ans devenaient profs à leur tour. » Aujourd’hui présidée par Chantal Eveilleau et Gilbert Gourmelon, l’asso compte une centaine d’adhérents, pour la plupart de jeunes retraités. « On pourrait être plus nombreux si on avait plus d’animateurs… » regrette Jean-Paul, qui reconnaît que la mission n’est pas chose aisée. « Il faut beaucoup travailler en amont pour préparer les cours : positionner les accords, trouver le tempo, les harmonies, s’imprégner de la chanson… C’est un gros investissement ! »

50 ans sans fausse note

Pendant cinq décennies, Jean-Paul a jonglé entre sa passion et sa carrière dans une banque. Chaque vendredi soir, il prenait la route pour assurer des dates aux quatre coins du Finistère. « On était jeune et courageux », sourit le couple, se rappelant des incalculables week-end passés loin de la maison, des nuits courtes et du poids du matériel. « Mais on a bien rigolé quand même ! » Jean-Paul et Margo se souviennent aussi d’avoir accueilli chez eux le tout jeune Denez Prigent. « Pour son premier cours de guitare, il a entonné le port d’Amsterdam, avec déjà une puissance de voix incroyable ! » S’ils avouent avoir un peu levé le pied ces dernières années, le couple n’a pas lâché la scène pour autant. En duo, ils assurent toujours diverses animations musicales ou théâtrales. « La musique et le chant, ça fait travailler la tête et les mains. C’est le meilleur des médicaments ! »

Pauline Bourdet

Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°37 - Mars 2019