Pasqualino Fracasso

Pasqualino Fracasso

De la montagne à la Bretagne

Invité d’honneur du 34e salon d’automne qui se déroule à l’Alizé jusqu’au 20 novembre prochain, l’aquarelliste Pasqualino Fracasso a fait le déplacement depuis la vallée d’Aoste.

Publié le

Comme beaucoup dans cette région d’Italie située au pied du Mont Blanc, entre la France et la Suisse, c’est dès la petite école que Pasqualino Fracasso a appris le français. Avec son accent chantant, l’Italien raconte ses deux précédents séjours en Bretagne. La dernière fois, c’était pour une expo d’aquarelle à Morlaix : « pendant cinq jours, je suis allé peindre la côte nord. Je suis tombé amoureux de ces paysages et de cette atmosphère particulière qu’il y a en Bretagne », raconte l’artiste, pourtant plus habitué aux paysages montagneux. « Je n’aime pas trop la mer, mais celle de la Bretagne est différente, presque sauvage. »

Une passion dévorante

 

Ingénieur le jour, l’homme a découvert l’aquarelle sur le tard, en 2004, après avoir fêté ses 31 ans : « j’ai toujours travaillé comme ingénieur mais ce que j’aimais surtout, c’était la musique. Quand mon groupe s’est arrêté, j’ai pris en main ma dernière passion, le dessin, et j’ai découvert l’aquarelle. J’ai compris qu’il y avait quelque chose en moi fait pour ça. » Aujourd’hui, cela fait 12 ans que Pasqualino n’a pas lâché le pinceau. « Je peins la nuit et à chaque fois que je le peux, le week-end, à la pause déjeuner… Chaque moment est bon pour s’exprimer. » Son art, il l’a étudié en autodidacte, cherchant à comprendre le style, la technique et la vie des grands aquarellistes. « Je fais un peu de tout, des paysages et du portrait. J’aime aussi changer de style parce que je pense que pour être un bon aquarelliste, il faut connaître un peu toutes les techniques. Mais ce que j’aime le plus, c’est peindre la montagne, parce que je vis ici et que je la sens au quotidien. »

L’évocation

 

Par son travail, Pasqualino Fracasso cherche à toucher le spectateur grâce à des jeux de lumière, d’ombre et de couleurs : « je veux qu’il s’imagine quelque chose au-delà de l’œuvre, ce qui se cache derrière. L’évocation, c’est ça la magie de l’aquarelle », assure l’aquarelliste de 43 ans, qui espère un jour parvenir à vivre de sa passion. « L’art est en crise, ce n’est pas toujours facile de vendre... »,  résume le père de famille qui expose pourtant dans le monde entier : « USA, Chine, Pakistan, Thaïlande, Bulgarie, un peu partout ! » Ainsi qu’à Guipavas, jusqu’au 20 novembre. L’aquarelliste ne pourra rester que deux jours au salon d’automne, avant de retourner dans la vallée d’Aoste, contraint par son travail principal. Mais les visiteurs pourront admirer une quinzaine de ses œuvres.

Pauline Bourdet

Rencontre publiée dans Guipavas le mensuel n°13 - novembre 2016